Je crois que tous les Français sont bien conscients du travail admirable accompli durant la crise par nos personnels soignants. Du reste, nombre d'entre eux ont fait preuve de solidarité envers leurs voisins, les personnes isolées ou encore les personnes âgées que le confinement rendait vulnérables. C'est un fait acquis, mais est-ce d'abord de chèques-vacances que les personnels soignants ont besoin ? Nous connaissons tous leurs conditions de travail dégradées et le niveau trop bas leurs salaires, que la crise sanitaire actuelle est venue cruellement mettre en lumière. C'est d'abord d'un grand plan d'urgence que l'hôpital public et les soignants ont besoin, comme d'ailleurs le groupe Socialistes l'avait proposé en octobre dernier. Il semble que la majorité l'ait enfin compris, et je ne peux donc que me réjouir d'avoir été entendu.
Quant à la conversion en chèques-vacances, elle peut sembler une bonne idée, mais on sait que ceux-ci profitent d'abord aux fast-foods – je ne pense pas que ce soit cette forme de restauration qui ait le plus souffert de la crise – et ensuite aux sociétés concessionnaires d'autoroutes. Je préférerais, comme l'a suggéré entre autres la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qu'on rende les autoroutes gratuites pendant les vacances ; tous les Français pourraient en profiter et cela soutiendrait les bars, les restaurants et le tourisme rural, qui ont certainement plus souffert de la crise sanitaire que les fast-foods. Pour mémoire, les sociétés d'autoroutes ont redistribué 3 milliards d'euros de dividendes l'an dernier ; à elles aussi, et au grand capital, de faire preuve de solidarité !