Intervention de Paul-André Colombani

Réunion du mercredi 27 mai 2020 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

Le groupe Libertés et Territoires ne souhaite pas s'opposer à cette proposition de loi dont le principe repose sur le volontariat. Si certains Français souhaitent exprimer leur solidarité envers le personnel du secteur médico-social à travers un don de jours de congés payés, il ne nous revient pas d'y faire obstacle. Aussi ne nous opposons-nous pas à ce texte, bien conscients toutefois qu'il ne représente que peu de chose face aux attentes des soignants.

Mais une question demeure entière : quelles seront les modalités de conversion des jours de repos en chèques-vacances ? Il nous paraît essentiel de rappeler que la solidarité nationale peut s'exprimer sous d'autres formes, en particulier à travers les politiques publiques, sur lesquelles, en tant que parlementaire, il nous semble bien plus important de peser. La reconnaissance que nous devons aux soignants ne date pas de l'épidémie de covid-19 ; cette crise sanitaire a exacerbé tous les manques, tous les dysfonctionnements, mais nous les connaissons parfaitement depuis de nombreuses années.

Nous connaissons également les attentes des soignants : en finir avec les fermetures de lits, procéder à une réelle augmentation des salaires, cesser de faire reposer le financement des hôpitaux sur la tarification à l'acte, donner des moyens conséquents aux établissements ou encore réformer la gouvernance pour donner plus de poids aux soignants et moins de poids à la technostructure. À ce jour, les attentes ont été déçues. Le « Ségur de la santé » s'est ouvert ce lundi ; il ne faudra pas manquer une nouvelle opportunité. La priorité doit être la revalorisation de toutes les carrières. Au regard de cet objectif, les primes et autres dons de congés payés nous paraissent quelque peu dérisoires.

Enfin, il faut rappeler qu'au-delà des salariés et des agents publics, les établissements médico-sociaux ou d'autres professions largement sollicitées pendant la crise attendent également une grande reconnaissance, notamment salariale, et ne sont pas concernées par la présente proposition de loi.

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