Certains arguments sont fallacieux. On ne peut pas dire qu'il s'agit de privilégier des retraités alors qu'il est question de hisser des retraités en situation de précarité à un niveau loin d'être mirobolant. Nous connaissons tous les causes de cette situation. Il faut à présent décider : soit nous décidons enfin de faire un acte de solidarité envers des personnes auxquelles il n'a pas été demandé de cotiser davantage et qui subissent donc la situation, soit nous disons sans nous cacher derrière notre petit doigt que nous ne voulons pas le faire. Mais nous ne saurions l'écrêter ni le repousser.
Je suis très surpris, voire choqué, monsieur Turquois, que vous introduisiez dans le débat la notion de patrimoine, qui ne concerne pas du tout les Français auxquels s'adresse ce texte. Le patrimoine agricole est un patrimoine professionnel que l'on ne peut considérer comme une richesse acquise par celui qui a contribué à la faire fructifier, car le souci permanent de ces gens est de transmettre l'outil d'exploitation aux générations suivantes. Il faudra d'ailleurs légiférer un jour pour distinguer entre l'outil d'exploitation et le patrimoine familial, car les autres ayants droit, qui ne restent pas sur la ferme, ont besoin eux aussi de recevoir une forme d'héritage, ce qui crée une énorme difficulté pour la pérennité de notre agriculture.