Souffrance, maltraitance : combien de temps ces mots seront‑ils encore associés à nos EHPAD et à nos hôpitaux ?
Depuis trois ans, je dénonce la situation sans que le Gouvernement ait engagé quoi que ce soit. Depuis trois ans, le groupe La France insoumise réclame par voie d'amendements des moratoires sur la fermeture de lits, l'arrêt des regroupements hospitaliers, la revalorisation des métiers du soin. Depuis trois ans, nous réclamons un ratio suffisant de soignants par résident en EHPAD et le recrutement de personnels hospitaliers. Depuis trois ans, nous demandons que le financement de l'hôpital augmente suffisamment pour pallier le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques.
J'entends que cela agace les députés de la majorité mais, pendant la crise sanitaire, les EHPAD ont connu une véritable hécatombe et, à ce jour, les personnels hospitaliers n'ont pas de masques FFP2, vont manquer de gants et travaillent dans des sacs poubelle. En vingt ans, 40 % des maternités ont fermé ; en quinze ans, 60 000 lits ont été supprimés. Au début de la crise, il y en avait trois fois moins par habitant qu'en Allemagne. Le dévouement des personnels a des limites. Ils en ont assez d'être pris pour des idiots.
Les enjeux identifiés par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine sont en l'occurrence les bons : de combien d'établissements avons-nous besoin, de quelles dépenses d'investissement et de fonctionnement, de lits, de personnels supplémentaires ? Comment revaloriser les carrières, titulariser, former en nombre suffisant les soignants ? Un débat doit être mené et des engagements doivent être pris. Nous voterons en faveur de cette proposition de loi et nous ne comprenons pas qu'elle ne fasse pas consensus.