La crise sanitaire que nous traversons a et aura un impact sur notre économie et, par conséquent, sur l'emploi. Si nous partageons vos objectifs, à savoir éviter un maximum de destructions d'emplois, protéger davantage les publics précaires et revoir notre appareil de formation, nous divergeons sur la méthode. C'est, à notre sens, aux partenaires sociaux d'engager la réflexion au travers d'une concertation annoncée le 4 juin dernier : cette méthode correspond d'ailleurs à une demande des organisations syndicales elles-mêmes, ainsi que leurs représentants vous l'ont indiqué au cours des auditions.
Par ailleurs, face à l'urgence, plusieurs dispositifs peuvent déjà être mobilisés par les entreprises en difficulté, comme le nouveau dispositif d'activité partielle de longue durée ou les accords de performance collective, qui permettent tous deux de préserver l'emploi.
Il nous faudra aller plus loin et agir en amont, en faisant confiance au dialogue social territorial pour cibler les personnes dont l'emploi est fragilisé, en déployant des dispositifs tels que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et en travaillant tant sur les compétences transversales que sur l'offre de formation, afin de sécuriser au mieux les parcours professionnels.
Préserver l'emploi à tout prix : telle est la priorité absolue du Gouvernement et de la majorité. Parallèlement, dans le cadre d'une vision de long terme, nous partageons votre volonté d'orienter l'économie vers une croissance plus verte. Les plans de relance et de soutien sectoriels apporteront des réponses en la matière. Concernant la formation professionnelle, un plan d'adaptation de la politique des compétences se conjuguera avec le plan de relance économique. Il aura pour objectif de permettre à chaque salarié en activité partielle et à chaque demandeur d'emploi de mettre à profit cette période difficile pour développer des compétences dans le domaine du numérique, de la transition écologique ou de l'aide à la personne.
Compte tenu de ces enjeux, le groupe La République en Marche ne votera pas la proposition de loi.