La commission des affaires sociales se prononce aujourd'hui sur la demande du groupe Libertés et Territoires de création d'une commission d'enquête sur la santé environnementale. Le groupe La République en Marche qui avait depuis longtemps pris acte du principe d'une mission d'information commune sur la santé environnementale et prend acte aujourd'hui du droit de tirage de ce groupe, droit auquel il ne peut que satisfaire.
Comme pour de nombreux autres sujets, l'enjeu de l'amélioration de la santé environnementale s'inscrit principalement par le champ de la prévention, comme le définit la proposition de résolution. Notre environnement tient une place majeure dans le déclenchement de très nombreuses maladies. Rappelons que la pollution de l'air tue prématurément chaque année en France 50 000 personnes et que son coût socio-économique est évalué à 100 milliards d'euros. Il s'agit de la première cause de mortalité environnementale et la deuxième cause de mortalité après le tabac et l'alcool. Les perturbateurs endocriniens sont responsables de malformations sur plusieurs générations ; ils ont des modes d'action spécifiques qui nécessitent de revoir les règles de toxicologie classique. La chaleur toujours plus élevée dans nos villes, due notamment à l'imperméabilisation excessive des sols, touche durement les personnes âgées et vulnérables.
Ces quelques exemples ne sont qu'un faible échantillon de nombreux autres phénomènes induits par une détérioration de notre environnement proche. Ils nous imposent d'agir. Soyez assurés que notre groupe s'y attelle. Les missions d'information déjà réalisées pendant la législature ont nourri des plans nationaux et projets de loi, comme le plan national santé-environnement 4, le projet de loi sur l'alimentation ou encore celui sur l'économie circulaire. J'espère que cette commission d'enquête permettra elle aussi une avancée par le droit et la réglementation dans la réduction des impacts de l'environnement sur la santé des Français. Je me demande cependant si une mission d'information commune à plusieurs commissions avec plusieurs rapporteurs n'aurait pas pu permettre un traitement plus large du sujet, s'appuyant sur les compétences des commissions permanentes.
Le groupe La République en Marche sera dans tous les cas favorable à la création de cette commission d'enquête.