La messe est dite !
Et maintenant que l'on peut « appeler un chat un chat », voyons en quoi la sélection n'est pas la bonne solution pour la réussite des étudiants.
D'abord, elle est fondée sur une interprétation peu rigoureuse de statistiques par ailleurs incomplètes. En effet, sur les 60 % d'étudiants de première année de licence – L1 – qui ne s'inscrivent pas en L2, 24 % redoublent, 11 % se réorientent après avoir exploité cette première année pour préparer des concours, par exemple. Seuls 25 % abandonnent ou sortent définitivement, ce qui est déjà trop, me direz-vous. Mais ces chiffres, constants depuis 1960, sont également loin d'être synonymes d'échec : pour la plupart des étudiants, cette première année de licence – parce qu'elle est ouverte à tous – leur permet une sorte d'auto-orientation et un ajustement par l'expérience et non par la sélection a priori.