Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 15h00
Orientation et réussite des étudiants — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Concernant l'orientation, qui figure dans le titre du texte, à défaut de paraître dans son contenu, quels moyens avez-vous prévu de déployer avec votre partenaire le ministre de l'éducation nationale ? Pour rappel, dans mon département, la Seine-Saint-Denis, que j'évoque souvent, un tiers des CIO – centres d'information et d'orientation – ont disparu en dix ans. L'ONISEP – Office national d'information sur les enseignements et les professions – nous a alertés sur ces baisses de moyens humains depuis 2013 alors que ces services font face à une hausse considérable du nombre d'appels depuis l'annonce de cette réforme.

Enfin, pas un mot ne figure dans le texte sur le rôle des conseillers d'orientation-psychologues, pourtant incontournables sur ces questions. Il semblerait que vous préfériez fabriquer des solutions avec des bouts de ficelle. Vous proposez par exemple de consacrer deux semaines dans l'année à l'orientation ; la belle affaire quand on sait qu'il s'agit d'un processus qui se construit au long cours. Une autre proposition est de nommer un deuxième professeur principal par classe, ce qui existe d'ailleurs déjà dans les ex-ZEP – zones d'éducation prioritaires. Les deux professeurs principaux rempliront les fiches avenir pour lesquelles, de leur propre aveu, ils n'ont été ni préparés ni formés. Ce n'est pas bien sérieux non plus.

Revenons-en maintenant à cette fameuse plateforme APB, rendue injustement responsable des dysfonctionnements de la rentrée dernière, car comme vous l'avez rappelé, et tout le monde en est d'accord, APB fonctionnait bien. En 2015, 93 % des premiers voeux exprimés ont été satisfaits par la plateforme. Ce qu'il manque, en vérité, ce sont simplement des places à adapter aux souhaits des lycéens. Et ces souhaits sont facilement prévisibles : en 1996, ils étaient déjà 35 000 candidats pour 7 000 places en STAPS, la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives.

Mais qu'importe ce constat. En réalité, remplacer APB par Parcoursup permet de réduire de 24 à 10 le nombre de voeux possibles de l'étudiant tout en supprimant leur hiérarchisation. Finies pour les lycéens les stratégies de classement qui leur ouvraient la perspective d'obtenir au moins une formation au plus proche de leur aspiration. En outre, et aux dernières nouvelles, cette absence de hiérarchie des voeux risque d'entraîner de graves embouteillages dans l'obtention finale d'une formation. Espérons que ces problèmes d'algorithmes soient réglés le 15 janvier prochain, selon votre calendrier, madame la ministre.

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