Nous étions plusieurs à avoir déposé des amendements allant dans le même sens, mais qui coûtaient de l'argent, et je félicite le collègue Houlié et les autres signataires de celui-ci d'avoir réussi à éviter qu'il soit déclaré irrecevable. Je le soutiendrai donc.
Nous avons tous, je pense, été alertés par les soignants du secteur médico-social qui ne toucheront pas les fameux 183 euros du Ségur. Nous avons été informés, par exemple par la Fédération hospitalière de France, qu'on assistait à une vague de démissions, les gens préférant partir vers les secteurs où l'augmentation s'applique. On va finir par avoir de gros problèmes. Prenez les personnes qui travaillent dans les maisons d'accueil spécialisées (MAS) ou les instituts médico-éducatifs (IME) : en voilà de belles institutions ! Travailler avec des enfants souffrant de handicap, ce n'est pas rien ; c'est très fatigant et bouleversant émotionnellement – je le sais, je l'ai fait. Or ces personnes-là ne toucheront pas les 183 euros ! Résultat, elles vont démissionner et quitter un travail qu'elles affectionnent, tout ça parce qu'elles n'ont pas droit à cette augmentation.
On ne peut pas faire de différence entre les gens. On a vu ce que cela avait donné avec la prime covid – les directeurs de CHU vous le diront : on se retrouve avec des personnes qui refusent d'être réquisitionnées parce qu'elles n'ont pas perçu la première prime. En l'occurrence, des secteurs vont se vider de leurs soignants parce que ceux-ci n'auront pas bénéficié de l'augmentation de salaire.
J'invite donc tous les collègues à voter cet amendement. Vous êtes en train d'ouvrir la boîte de Pandore. Quand il n'y aura plus soignants dans les MAS, les IME et certains secteurs médico-sociaux, ce sera trop tard !