Je connais votre opposition aux hôtels hospitaliers, que je ne partage pas nécessairement. Personne n'obligera les hôpitaux à développer ces projets innovants, que l'assurance maladie prendra mieux en charge.
Je vois aussi quelques avantages à ces structures. Pour les patients, d'abord, puisqu'elles évitent des hospitalisations plus précoces ou prolongées, des transports répétés, un environnement possiblement anxiogène et l'exposition inutile à des maladies liées aux soins.
Pour les établissements de santé, elles permettent aussi d'optimiser les prises en charge hospitalières, de recentrer l'activité sur les soins, donc de prendre en charge un plus grand nombre de patients.
Pour l'assurance maladie, enfin, ces structures peuvent permettre de moindres dépenses, eu égard au coût d'un tel hébergement, qui est inférieur à celui d'une hospitalisation complète ou d'un transport sanitaire.
Visiblement, pour les patients, le dispositif fonctionne. Le rapport d'évaluation de l'expérimentation, transmis au Parlement, fait état d'un taux de satisfaction des patients particulièrement élevé, de l'ordre de 90 à 95 %. Cette satisfaction se retrouve au sein de toutes les dimensions de l'expérimentation, qu'il s'agisse de l'accueil, de l'information, de l'accompagnement des patients ou du confort de l'hébergement proposé.
À l'Institut Gustave Roussy, centre régional de lutte contre le cancer, par exemple, lorsqu'un patient doit commencer une séance de chimio- ou de radiothérapie tôt le matin, alors qu'il vient de loin – cela se produit très souvent car l'institut est très spécialisé –, si cela n'est pas nécessaire, il n'est pas hospitalisé la veille, comme on le ferait ailleurs. Une prestation hôtelière, remboursée par l'assurance maladie lui est fournie. C'est sans aucun doute beaucoup plus confortable pour le patient qui reçoit les soins.
Cette expérimentation permettra de s'assurer du bon fonctionnement du dispositif, qui donne de très bons résultats dans d'autres pays, notamment en Europe du Nord. Pourquoi ne pas aller plus loin ?
Avis défavorable.