Intervention de Claire Pitollat

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaire Pitollat :

Monsieur le ministre, je vous remercie pour ces travaux qui font suite aux recommandations de la commission des 1000 premiers jours. Il est en effet grand temps que notre société accompagne ce qui doit être pour tous un heureux événement. Votre recommandation relative à la psy-périnatalité a particulièrement retenu mon attention. En effet, l'entrée dans le parcours 1 000 jours pour l'ensemble des femmes devrait s'effectuer au quatrième mois de grossesse, lors de l'entretien prénatal précoce. Cet entretien permet d'aborder avec des professionnels des sujets liés non seulement à la grossesse et à l'accouchement, mais également à la parentalité en construction. Ainsi que vous l'avez rappelé, nous avons voté l'année dernière l'obligation de cet entretien prénatal précoce. Je salue vivement la décision de consacrer 10 millions d'euros dans le PLFSS 2021 à la promotion de cet entretien afin d'assurer au moins le doublement du nombre d'entretiens l'année prochaine. Ne faudrait-il pas cependant agir plus directement sur la formation des sages-femmes en labellisant par exemple des formations obligatoires à cet entretien pour les sages-femmes qui les pratiquent ?

De même, pourrions-nous envisager l'obligation d'attribution d'un professionnel référent unique au parcours de parentalité qui serait choisi par la femme enceinte elle-même afin que ce professionnel soit désormais bien identifié dès la grossesse ?

Enfin, vous avez tristement rappelé les éléments qui forgent les inégalités sociales et de santé, avec de nombreux chiffres, mais nous pourrions également citer en exemple les cent mille femmes qui seraient chaque année en grande détresse au cours de l'année qui suit l'accouchement et dont seulement la moitié parviendrait à identifier un interlocuteur. L'impact sur les enfants conduit à ce que 100 % de ces jeunes dont la mère a rencontré ce type de difficultés vivent une dépression à l'âge de 16 ans. L'investissement que vous prévoyez constitue une première étape importante et essentielle, mais ne faudrait-il pas prévoir d'investir davantage dans la prévention santé afin que la période prénatale fasse l'objet d'une véritable politique de santé publique, à l'image des 100 millions d'euros attribués cette année par le Royaume-Uni aux bébés et à leurs parents souffrant de troubles psychiques ?

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