Je salue à mon tour le travail effectué, qui doit nous conduire à prendre un certain nombre de mesures. En effet, si le soin apporté à l'enfant relève de la responsabilité des parents, il convient également que la société leur apporte son soutien. Il existe de nombreuses façons d'être parent, rôle qui relève d'un apprentissage, et il importe de se garder de toute velléité normative dans ce domaine.
Le sociologue Bernard Lahire affirme qu'à l'âge de 5 ans, le potentiel de l'enfant est déjà conditionné par l'appartenance sociale des parents. Il en résulte que dès ce jeune âge, les atouts et les difficultés sont déjà inégalement répartis en fonction des classes sociales qui forgent des personnalités différentes. Certains enfants s'habituent à des situations de privations alors que d'autres vivent dans une certaine opulence. Le développement de l'enfant dépend en partie de l'environnement dans lequel il évolue et il est indexé sur les inégalités manifestes que présente notre société. Nous pensons qu'il est absolument nécessaire de porter un regard périphérique qui permette de relever également les différents défis de l'emploi, du logement, de l'accès à la santé, etc.
Dans ce cadre, quelle est votre position quant au nécessaire développement des services publics, notamment du service public de la santé et de la petite enfance ? Vous avez évoqué quelques pistes, mais je souhaiterais vous entendre plus précisément sur l'aspect public de ces services.