Intervention de Général Gaëtan Poncelin de Raucourt

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Gaëtan Poncelin de Raucourt, secrétaire général de la garde nationale :

Selon moi, il n'existe pas de déserts militaires. Dès lors que les gendarmes sont des militaires, l'ensemble du territoire est couvert et tous ceux qui veulent servir dans la réserve opérationnelle, donc dans la garde nationale, le peuvent. Il est vrai néanmoins que, s'agissant des armées, l'absence de bases ou de régiments dans certaines zones soulève des difficultés, car on observe que le réserviste a tendance à servir dans un rayon de 50 kilomètres autour de son domicile. En tout état de cause, ce qui est important, c'est que chaque Français souhaitant servir dans la garde nationale puisse le faire, sous un uniforme ou sous un autre.

Par ailleurs, le CRED est en effet un acteur de terrain important ; il est un peu mon représentant local pour démarcher les entreprises. D'une cinquantaine en 2015, leur nombre est passé à environ 75 aujourd'hui ; l'objectif est de le porter à 100 à la fin de l'année 2018, et nous l'atteindrons. Les CRED sont des réservistes, parfois des réservistes citoyens, et les volontaires sont nombreux. Le travail du SGGN est de coordonner leur action ; nous travaillons, dans cette optique, avec les armées et la gendarmerie. Pour être plus efficaces, nous allons renforcer notre présence sur internet, notamment sur les réseaux sociaux. Nous sommes ainsi en train de développer une application, appelée « e-partenariat », qui permettra à toutes les entreprises qui le souhaitent de bénéficier de renseignements sur la garde nationale, de savoir ce qu'il se passe concrètement lorsqu'un de leurs collaborateurs est réserviste et de commencer à élaborer leur convention de soutien à la politique de la réserve militaire sur internet. Nous devrions pouvoir mettre en oeuvre ce dispositif d'ici à un an environ.

En ce qui concerne le logiciel de mise en relation, en plus de mes fonctions de secrétaire général de la garde nationale, j'ai été nommé, par la ministre des Armées, directeur du projet « Réserves » du ministère et je dois, à ce titre, dynamiser, simplifier et alléger les procédures administratives et de gestion des réservistes. Dans ce cadre, nous sommes en train de développer « en méthode agile » un système d'information que nous avons intitulé « SI Réserves 2019. Nous procédons par blocs successifs. Le premier de ces blocs, intitulé « Je m'engage », correspond au portail unique que j'ai évoqué tout à l'heure et qui permet de faire se rencontrer l'offre de recrutement et la demande de manière dématérialisée ; sa mise en oeuvre devrait être achevée à la fin de cette année. Au cours du premier semestre de 2018, nous allons déployer le bloc « Mes activités », qui s'inspire du modèle de Minotaure et concerne la gestion du temps d'activité. Directement accessible sur internet, il permettra au réserviste ainsi qu'à son employeur militaire d'organiser les activités. Le troisième bloc, permettra une administration digitalisée. Les exigences de sécurité des systèmes d'information nous imposent cependant des délais plus longs que nous ne le souhaiterions pour mettre en place ces différents blocs.

S'agissant du nombre de réservistes mobilisés chaque jour, je rappelle que la garde nationale comprend aujourd'hui 70 000 réservistes, dont 7 300 sont employés chaque jour par les armées, la gendarmerie et la police. L'objectif est de constituer un vivier de 85 000 réservistes, dont 9 250 employés chaque jour, dont 4 000 relevant des armées. J'ajoute que la moyenne d'âge des réservistes est actuellement de 40 ans ; elle diminue mécaniquement du fait du recrutement, notamment dans l'armée de terre, de nombreux jeunes engagés pour servir dans les unités opérationnelles, principalement au profit des unités combattantes. On observe notamment, et c'est intéressant, une augmentation significative du nombre des personnes âgées de moins de 30 ans, dont la part, actuellement de 37 %, devrait approcher 50 % à terme. Par ailleurs, les réservistes sont pour 60 % des actifs, qui se répartissent à parts égales entre le public et le privé, pour 20 % des étudiants, pour 15 % des retraités – souvent anciens militaires d'active ou du service national – et pour 5 % des chômeurs.

Enfin, oui, nous travaillons à de nouvelles mesures d'incitation, liées notamment à la formation et au développement des compétences. Nous réfléchissons également à la manière dont nous pourrions valoriser l'engagement des réservistes dans le cadre de l'accès à certains concours publics. Par ailleurs, nous travaillons à une revalorisation de la médaille des services militaires volontaires et à la création d'une agrafe « Garde nationale ».

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