À vingt mois d'une élection présidentielle, il y a naturellement une tentation : c'est, comme le dit un des personnages du film Le Guépard, que tout change pour que rien ne change. Si l'on n'a pas un peu de courage politique et d'esprit de responsabilité, nous resterons dans l'impasse et les inégalités persisteront. Les petites retraites, les femmes, les agriculteurs, les commerçants et artisans si durement touchés par la crise sanitaire, tous ceux-là vivront ce qu'ont vécu les retraités modestes. Pour ma part, je n'ai pas oublié les chiffres de 2012 à 2017, quand l'augmentation des pensions de retraite était inférieure à l'inflation. Voilà d'où l'on vient. C'est pourquoi je vous pose cette question, monsieur le rapporteur pour avis : êtes-vous, oui ou non, prêt à faire preuve de courage et à admettre qu'une réforme paramétrique est indispensable – je pense que nous pourrions la faire tous ensemble. Ce n'est pas le moment d'engager une réforme systémique : on retomberait dans ce qui s'est passé dans cette maison il y a quelques mois. Une réforme paramétrique, en revanche, permettrait de répondre à l'urgence et aux déficits abyssaux qui vont se creuser encore au cours des longs mois que risque de durer cette crise.