Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mercredi 4 novembre 2020 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Oui, collègues, je mets de la passion dans mes argumentations ; je m'en excuse, mais je n'arrive pas à traiter ces sujets sur un ton de répondeur automatique. Pour autant, je n'ai insulté personne : j'ai fait une caractérisation politique. Je suis persuadé que le Président de la République sait ce qu'il fait en procédant à cette réforme, mais sa majorité peut se répartir en deux camps : ceux qui sont, comme certains Français, sensibles aux éléments de langage relatifs à la simplification et qui y croient sincèrement ; et ceux qui savent pertinemment qu'il s'agit en réalité de trancher entre plusieurs options – peut-être, s'il est bien informé, M. le rapporteur pour avis le sait-il.

Le débat peut se résumer en deux points : premièrement, vous dites qu'il y a un problème de financement des retraites ; deuxièmement, vous en déduisez des solutions. S'agissant du premier point, outre le fait qu'avant la crise sanitaire, le COR lui-même relativisait le problème, je soutiens que si nous avions appliqué la réforme, il serait devenu bien plus aigu aujourd'hui, du fait de la crise ; qui plus est, on sait que les problèmes de financement sont en partie la conséquence des baisses de cotisations. Surtout, et c'est le second point, vous refusez de procéder à un rééquilibrage du partage de la richesse produite dans l'entreprise entre le travail et le capital, et c'est là notre point de désaccord essentiel.

Il est bien évident que je ne soutiens pas le statu quo. Ce qui est insupportable dans votre manière de faire, c'est que vous considérez que c'est soit le statu quo, soit votre solution, autrement dit qu'il n'y a pas d'alternative ! Ma question se résumera donc à ceci, monsieur le rapporteur pour avis : admettez-vous qu'il existe d'autres options pour financer les retraites que celle consistant à faire travailler les Français plus longtemps ou à baisser le niveau de leurs pensions ? On pourrait par exemple augmenter les salaires, voire les cotisations. Vous avez le droit de ne pas être d'accord, mais admettez que le problème ne se résume pas à une alternative entre le statu quo et la solution que vous proposez !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.