Je ne dis pas que des efforts n'ont pas été faits, mais ils ne sont pas à la hauteur de la crise. Les associations de praticiens hospitaliers en psychiatrie sont nombreuses à appeler l'attention du Gouvernement depuis des mois. Pour ma part, j'ai multiplié les tribunes, les propositions de loi en ce sens, sans que personne ne s'y intéresse. À l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, on a supprimé, au printemps, les deux lits d'urgence de psychiatrie au bénéfice des patients atteints par la covid-19. C'était sans doute nécessaire, mais cela signifie qu'aujourd'hui, quelqu'un qui fait une tentative de suicide dans le Val-de-Marne ne peut bénéficier d'une prise en charge aux urgences. Dans mon département de la Sarthe, il n'y a pas davantage de prise en charge en pédopsychiatrie pour un jeune qui vient de faire une tentative de suicide. Voilà la situation dans laquelle nous sommes ! Votre gouvernement ne peut certes être tenu responsable de tout. Depuis des années, on a supprimé 40 000 lits de psychiatrie dans notre pays. Les effectifs, les moyens sont insuffisants. Et surtout, depuis le printemps, la crise sanitaire a fait croître de manière considérable la demande en soins de psychiatrie et de santé mentale. À ce jour, les moyens ne permettent pas de répondre à cette attente de la population.