La question du glyphosate n'est pas qu'une question agricole. C'est devenu un problème de société et c'est la raison pour laquelle nous avons du mal à nous en occuper vraiment bien. C'est une question qui concerne tous nos concitoyens dans leur alimentation. Mardi 8 décembre dernier, le Président de la République a appelé en clôture d'une série de conférences scientifiques sur l'agriculture de demain à une coopération internationale sur la santé du vivant, réconciliant santés humaine, animale et environnementale. C'est le concept « One health, une seule santé » créé par l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 2010. Ce n'est pas très récent.
Le glyphosate est vraiment le symbole de tous les traitements agricoles. Il est vécu par nos concitoyens comme un problème de santé. Nos concitoyens sont les clients ultimes de l'agriculture. Ce sont les consommateurs citoyens qui mangent ce qui est produit par les agriculteurs.
Dans le cadre de l'interdiction programmée du glyphosate, pourquoi les associations de consommateurs et les organisations non gouvernementales (ONG) n'ont-elles pas été auditionnées ? Je ne l'ai peut-être pas vu mais elles sont aujourd'hui parties prenantes du problème. La France compte 23 millions de ruraux, 450 000 fermes. Tous ces gens doivent vivre ensemble. Si nous ne traitons pas le problème globalement, je pense que nous n'aurons pas vraiment de solution.
Pourquoi le coût du glyphosate pour nos sociétés n'a-t-il pas été étudié ? Ce pourrait être un levier d'accompagnement des agriculteurs. Le coût du glyphosate englobe le coût en termes de santé mais aussi le coût du traitement des eaux polluées par les intrants. Cela coûte entre 200 et 800 euros par hectare et par an. C'est très cher. Si nous évitions ce coût, nous pourrions aider et accompagner les agriculteurs.
Le mot « agroécologie » n'est pas du tout utilisé dans le rapport, à part par le président Dive qui l'a utilisé tout à l'heure. L'agroécologie scientifique est pourtant un domaine d'innovation, étudié à AgroParisTech et à Berkeley. Cette matière scientifique comporte beaucoup de pratiques très innovantes.
Pourquoi l'approche One health n'a-t-elle pas été abordée dans ce rapport ? Je pense que ce serait intéressant.