Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mardi 12 janvier 2021 à 12h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Les deux vaccins actuellement disponibles en France utilisent la méthode vaccinale via ARN messager, qui n'avait jamais été commercialisée auparavant. Elle semble constituer une option efficace dans la lutte contre la covid-19, mais s'accompagne de contraintes techniques et logistiques importantes. Il apparaît que le vaccin par ARN messager réduit l'apparition des formes symptomatiques, notamment les formes graves, mais qu'en est-il des effets sur la transmission du virus ? Les résultats connus ne sont pas définitifs.

Comment expliquez-vous qu'une grande puissance comme la France ne produise pas encore son propre vaccin ? Où en est Sanofi ? Quand la France disposera-t-elle de vaccins de technique classique ? Permettrez-vous alors aux Français désireux de se faire vacciner de choisir entre les différents types de vaccin ?

Le Gouvernement a fait appel au cabinet de conseil McKinsey pour élaborer la stratégie de vaccination : combien cela coûte-t-il ? On a parlé de 2 millions d'euros par mois ; confirmez-vous ce montant ? Pourquoi confier à un prestataire privé des missions qui relèvent des compétences régaliennes de l'État ? Ne dispose-t-on pas, au sein de l'appareil d'État, d'un Haut-Commissariat au Plan, ni de logisticiens compétents ?

Le Gouvernement a décidé de nouer un partenariat officiel avec Doctolib pour la gestion des centres de vaccination. Cette entreprise privée pourra donc ficher toute personne recourant à ses services. Pourquoi encore ce choix du privé et des données de santé privatisées, au mépris du service public ?

Qu'en est-il du respect des phases de vaccination recommandées par la Haute Autorité de santé ?

La chaîne d'approvisionnement des vaccins est-elle bien garantie ?

Afin de permettre une planification de la vaccination et d'accroître la confiance de la population, il nous paraît essentiel que les contrats passés soient transparents : nous devons connaître les prix, les quantités de vaccins et les circuits logistiques.

Il en va de même pour les données scientifiques : nous devrions exiger que l'ensemble des recherches sur le traitement et les vaccins bascule dans le domaine public, comme le demande l'initiative citoyenne européenne « Pas de profit sur la pandémie ». Pourquoi ne pas utiliser les licences d'office pour contourner les brevets ?

La stratégie vaccinale doit être combinée à une stratégie thérapeutique. Nous plaidons, pour notre part, en faveur de la création d'un pôle public du médicament en France. Pourquoi le Gouvernement a-t-il refusé de financer lui-même les essais cliniques de l'Institut Pasteur de Lille en vue de trouver un traitement ?

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