Je salue également le travail du rapporteur dans la durée, sur un projet qui lui tient à cœur, mais qui ne suscite pas pour autant un grand enthousiasme de ma part.
La question soulevée est certes importante, puisqu'elle concerne les capacités d'accueil des personnes nécessitant des soins dans nos services médicaux, notamment d'urgences hospitalières, mais je pense que nous avons un problème s'agissant du diagnostic. Je me réfère ainsi, à mon tour, à la remarque de notre collègue sénatrice Laurence Cohen, sur la nécessité d'analyser ce qui existe déjà sur le terrain. Sans doute l'avez-vous fait dans votre région, monsieur le rapporteur, mais grande est la diversité de nos territoires. Je peux aussi citer une étude de 2019 indiquant que 6 % seulement des passages aux urgences n'étaient pas justifiés. Quoi qu'il en soit, cela correspond toujours à une difficulté d'organisation des soins, résultat de l'austérité budgétaire et du choix qui a été fait de ne pas investir dans la formation des professionnels de santé, notamment des médecins, le tout débouchant sur des déserts médicaux et des difficultés d'accès aux soins et de permanence des soins.
Des questions se posent sur le financement des dispositifs proposés. On se demande aussi pourquoi on n'y attribue pas plutôt un rôle aux centres de santé, où pourraient se développer d'autres modes d'exercice de la médecine. Je pense que les PASI pourraient agir comme un filtre discutable et semer la confusion ; je n'y vois donc pas la solution miracle qui nous est présentée – avec modestie de votre part, je le reconnais. Nous sommes donc réservés sur les effets de cette proposition de loi.