lorsqu'ils rappellent combien notre système d'enseignement supérieur illustre la force des déterminismes sociaux, que nous sommes nombreux ici à vouloir conjurer – c'est même parfois la source même de notre engagement.
Nous faisons en effet le constat terrible que seuls 6 % des enfants d'ouvriers valident un deuxième cycle universitaire – contre 52 % pour les enfants de cadres ou d'enseignants. Mais ce sur quoi nous divergeons radicalement avec nos collègues de la France insoumise, c'est sur les moyens d'amener le plus grand nombre vers la réussite et l'insertion professionnelle durable, qui est aujourd'hui l'une des missions de nos universités, au même titre que la diffusion et la production du savoir.
Les mesures contenues dans cet article 1er sont précisément de nature à transformer les choses en profondeur et à mieux accompagner ceux qui en ont le plus besoin et qui veulent se construire un avenir en obtenant un diplôme d'enseignement supérieur. Cet article, avec les mesures financières qui l'accompagnent et qui ont été rappelées tout à l'heure par la ministre, permet de mettre en place des parcours spécifiques pour ceux qui ont un projet, mais qui n'ont pas toujours le bon bagage pour arriver à destination. Nous ne croyons pas, contrairement à notre collègue Jean-Luc Mélenchon, qu'il faille, comme c'est très souvent le cas aujourd'hui, considérer que chaque étudiant a les mêmes chances de réussir et lui proposer les mêmes tuyaux bien figés et bien rigides.
Certaines universités appliquent déjà, à titre expérimental, les dispositifs que nous voulons généraliser. Je pense par exemple à l'université d'Orsay et à ses cursus scientifiques, qui sont ouverts à des bacheliers titulaires d'un baccalauréat littéraire ou économique et social, voire d'un baccalauréat professionnel ou technologique, et qui, parce qu'ils ont vraiment le souhait de s'engager dans cette filière, suivent une première année d'enseignement spécifique. Ce sont des dispositifs de ce genre que nous voulons valoriser à travers cet article 1er, afin que les taux de réussite d'une université comme celle de La Rochelle, qui connaît 80 % de réussite en licence, se généralisent également. Tel est l'objet de cet article 1er.