Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 21h30
Orientation et réussite des étudiants — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Je dois dire que je suis un peu déçu de la tournure qu'a prise tout à l'heure notre discussion. Admettons que nous avons des points de vue différents, mais ne prêtons pas aux autres des positions qui ne sont pas les leurs. Madame, nos commissaires ont participé aux travaux de la commission. Monsieur le rapporteur, nous y avons fait des propositions, et admettez que votre amendement no 228 contient deux propositions du groupe La France insoumise.

Regardons plutôt ce qui nous oppose. Aucun d'entre nous n'est partisan du tirage au sort. Aucun d'entre nous ne peut dire que la manière dont se fait le recrutement à l'université contente son esprit républicain, par son ouverture à toutes les catégories sociales du pays. Ce n'est pas cela qui fait débat entre nous. Permettez-moi de m'en remettre plutôt au débat sur la situation de l'enseignement supérieur en France et dans le monde, qui dure depuis trente ans. Nous vivons dans un environnement mondial, qui exerce une pression sur nous. Entre le classement de Shanghai et les politiques éducatives de la Commission européenne, tout pousse, sous couleur d'autonomie des établissements – dont nous nous réclamons tous – à une compétition entre eux. Et, en la matière, l'aval commande l'amont.

Lorsque vous aurez défini des attendus ou des prérequis dans une université, les universitaires ayant naturellement tendance à élever le niveau, vous créerez, par la force des choses, un numerus clausus, parce que tout le monde ne satisfera pas ces attendus. Vous dites qu'il y aura une année préparatoire, mais c'est exactement ce qui existe déjà dans les facultés de médecine, où il existe des classes de préparation à la première année. Il n'en demeure pas moins que le taux de réussite en première année est seulement de 15 %. Alors, prenons les choses comme elles sont !

Permettez-moi de vous dire que c'est une erreur de flétrir le système français pour contenter d'autres vues. Il y en a assez d'entendre dire que l'éducation nationale n'est bonne à rien…

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