Madame la Défenseure des droits, vous avez pris vos fonctions dans le contexte très difficile de la pandémie. Je tiens à saluer votre nomination, mais également à remercier M. Jacques Toubon, ancien Défenseur des droits, pour l'ensemble du travail qu'il a accompli.
La crise sanitaire a creusé les inégalités et renforcé la pauvreté. Elle a également mis en lumière des discriminations existantes qui, malheureusement, se prolongent aujourd'hui, notamment les discriminations subies par les personnes en situation de handicap. L'institution que vous représentez soulignait d'ailleurs en juin dernier, dans son rapport annuel, qu'en 2019, pour la troisième année consécutive, le principal motif de saisine du Défenseur des droits restait le handicap. Depuis mars dernier, la pandémie a évidemment des incidences très fortes sur la vie des personnes en situation de handicap qui rencontrent des difficultés qui leur sont propres en regard du confinement et de l'isolement, notamment un besoin d'aide à domicile qui n'a pas pu être totalement satisfait. Pourriez-vous nous apporter votre éclairage sur ce sujet ?
Au printemps dernier, avec ma collègue Mme Jeanine Dubié, nous avons été chargées du suivi de la situation des personnes handicapées durant le premier confinement. Lors de nos auditions, nous avions été alertées à l'époque sur les différences existant entre les départements pour ce qui concerne l'équipement des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ce constat induit un impact évident sur la gestion des dossiers. Quels sont les retours dont vous disposez à ce sujet ? La situation a-t-elle évolué favorablement ?
M. Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits, a été particulièrement marqué par le suivi d'une personne en situation de handicap victime de discrimination dans l'exercice de son métier parce qu'elle était une femme et handicapée. L'inégalité résulte souvent de plusieurs critères de discrimination prohibés, ce que les sociologues appellent l'intersectionnalité. Pouvez-vous nous donner des précisions sur le nombre de dossiers et de saisines concernés par cette intersectionnalité ?
Madame la Défenseure, en effet, je confirme que le chemin est encore long pour une vie sans discrimination, mais cela ne doit pas nous freiner dans notre motivation et dans la vigilance de tous pour agir.