Madame la Défenseure des droits, les peuples de Martinique et de Guadeloupe ont subi un véritable empoisonnement massif, perpétré en toute connaissance de cause et à ce jour resté impuni. Le chlordécone, substance active ayant composé des pesticides organochlorés ultratoxiques et ultrapersistants dans l'environnement, a été massivement utilisé dans les bananeraies jusqu'en 1993, alors que cette molécule avait été interdite en France et partout dans le monde dès 1977. Si, aujourd'hui, les sols sont contaminés pour des siècles, si 92 % des Martiniquais sont contaminés, la palme revient aux ouvriers agricoles qui développent de manière spectaculaire des cancers de la prostate – record du monde en la matière –, du sein, de l'utérus, des os, du poumon, etc. Dans leur calvaire, ces ouvriers se retrouvent aujourd'hui dépourvus d'accompagnement. À ce jour, aucune aide ne leur a été versée, ne serait-ce que pour subvenir à leurs frais médicaux ou judiciaires alors que leur retraite culmine péniblement entre 200 et 700 euros.
Madame la Défenseure des droits, comptez-vous prendre en considération cette souffrance collective de sorte à réparer cette injustice qui atteint la dignité de ces personnes ?