. Vous avez posé la question de l'implication du médico-social. Il y a deux axes dans ce domaine. Je suis tout à fait d'accord sur l'importance du médico-social dans cette démarche.
Il convient d'une part de proposer de la téléconsultation, notamment au sein des EHPAD. C'est un travail en cours de notre côté, avec plutôt des solutions légères. Si nous équipons ces établissements avec des équipements trop lourds, il faudrait faire venir les personnes âgées vers les équipements et non l'inverse, ce qui n'aurait pas de sens. Cela se fait bien sûr toujours avec des médecins libéraux, pour donner du temps.
D'autre part, dans le cadre de l'évolution des communautés professionnelles territoriales de santé, qui ne concernent pas que les professionnels de santé mais aussi le secteur médico-social, ainsi que potentiellement les GHT, nous avons un vrai rôle de fluidification de l'information et du parcours patient à jouer, pour aller vers de l'interopérabilité. Et ce pas uniquement sur des rendez-vous, mais aussi de l'information médicale, qui pourrait être plus facilement amenée auprès des établissements hospitaliers. Nous savons donc qu'aujourd'hui cela passe encore beaucoup par le papier, avec un suivi très fastidieux pour le patient. Nous travaillons beaucoup sur cette partie.
Pour ce qui est du nombre de rendez-vous pris, nous travaillons avec environ une centaine de centres de vaccination, et nous avons pris à peu près 200 000 rendez-vous. Le retour d'expérience sur l'usage est intéressant. Il y a un amalgame inévitable sur le terrain. Nous en avons beaucoup discuté avec les centres. Quand le rendez-vous est annulé, ce qui peut arriver, la question est de savoir si c'est la faute de la plateforme ou du manque de doses. Il y a un vrai besoin d'explication auprès du patient et du centre pour bien comprendre ces situations. Dans ce schéma vaccinal, la difficulté est qu'il y a de nombreux paramètres qui ne dépendent pas de la plateforme. Nous sommes un réceptacle. Nous nous efforçons d'ajuster et de paramétrer la plateforme pour qu'elle corresponde aux besoins du centre de vaccination. Ils n'ont pas tous les mêmes. Après, il y a les stocks théoriques et réels. Nous devons travailler avec tous ces éléments, et dans ces situations, l'informatique peut avoir des limites. Il faut prendre le temps d'expliquer sur le terrain, avec les centres de vaccination, comme le font sans doute aussi mes confrères. Il faut accompagner cette démarche. Si nous ne l'accompagnons pas, nous resterons dans une dimension anxiogène pour le patient. Il peut recevoir la confirmation de son rendez-vous mais malheureusement pas l'annulation, ce qui le conduit à venir et à être frustré. Il faut absolument continuer à accompagner cette démarche. Sinon, cette situation perdurera.
En ce qui concerne le risque de déshumanisation, je prends plutôt le contrepied. Je pense que c'est justement si nous laissons le patient sans plus aucun contact avec son médecin, puisque malheureusement il n'y a pas de médecin partout, que nous prenons ce risque. Dans certains secteurs il n'y a pas de médecin généraliste à plusieurs dizaines de kilomètres. Je pense qu 'a minima, la téléconsultation doit pouvoir réhumaniser le lien entre le professionnel de santé et son patient.
Il faut que cela soit accompagné. Il ne faut pas espérer que tout le monde saura utiliser un ordinateur et un smartphone, même si beaucoup en ont. Les professionnels et auxiliaires de santé peuvent avoir un rôle, notamment les pharmaciens, ainsi que potentiellement les mairies. Certaines mairies s'inscrivent dans cette démarche, comme les communautés de communes, pour accompagner les citoyens dans l'usage de la téléconsultation.
Pour ce qui est de la formation des professionnels de santé, des actions se mettent en place au niveau des universités, mais aussi des sociétés, comme la Société française de santé digitale, qui accompagne la formation des professionnels.
En ce qui concerne le financement, nous en avons déjà parlé. En matière de répartition territoriale, pour ce qui nous concerne, nous sommes assez homogènes, et nous en avons parlé.