Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mardi 9 février 2021 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

La pandémie dure et l'onde de choc économique et sociale s'abat sur le pays. L'Observatoire français des conjonctures économiques prévoit une baisse de 790 000 emplois salariés pour 2021. Le taux de chômage devrait grimper à 10,6 % à la fin de l'année 2021, soit 2,5 points de plus par rapport à la fin de l'année 2019. Non seulement les embauches ont baissé, à la fin de l'année 2020, du fait du reconfinement, mais cette baisse est plus forte pour les emplois de bonne qualité : moins 14 % pour les CDI et les CDD de plus d'un mois. Les licenciements et plans sociaux se multiplient. Nous en sommes à 83 400 emplois condamnés ou menacés depuis le premier confinement.

Avec les syndicats, le groupe de La France insoumise vous demande de renoncer à votre réforme de l'assurance chômage, qui durcit les conditions d'accès à l'indemnisation. Pourquoi ne le faites-vous pas, alors que le contexte plaide pour cet abandon ?

Pendant que les Français sont toujours plus nombreux à tomber dans la pauvreté, de grands groupes profitent opportunément de la crise sanitaire pour actionner leurs plans de licenciement ou de délocalisation. Nous sommes pour l'interdiction des licenciements pendant la pandémie, en particulier pour les entreprises qui bénéficient des aides de l'État. Qu'attendez-vous pour le faire ?

Il existe une fable selon laquelle les actionnaires, par le biais de la bourse, financeraient l'économie. En réalité, ils ponctionnent beaucoup plus de richesses sur les fruits du travail qu'ils n'en apportent. En 2019, pour 1,3 milliard de financements nouveaux, ils recevaient une rémunération de 35 milliards d'euros. De plus, ce sont les catégories sociales les plus favorisées qui perçoivent ces dividendes. Nous sommes favorables à la généralisation du gel des dividendes pendant la pandémie. Pourquoi ne pas le faire ?

Enfin, madame la ministre, ce sont les jeunes qui payent le plus lourd tribut à la pandémie. Avant la crise de la covid-19, un jeune sur cinq se trouvait déjà sous le seuil de pauvreté. Souvent, les étudiants doivent travailler pour financer leurs études et les frais associés. Depuis le début de cette pandémie, un jeune sur six a perdu son emploi. Ce week‑end encore, en participant avec les Insoumis, à Lille, à une distribution de produits alimentaires et d'hygiène pour les étudiants, j'ai pu être témoin de situations de pauvreté qui déshonorent la France. Nos étudiants en logistique, en comptabilité, en sciences, étaient là ; ils avaient faim. L'avenir du pays a faim, madame la ministre !

En conclusion, parce que vous n'êtes pas en mesure de leur garantir un emploi, et parce que nous ne pouvons pas nous résoudre à voir la jeunesse du pays condamnée à grossir les files d'attente des banques alimentaires, votre gouvernement doit étendre le RSA aux jeunes de moins de 25 ans. C'est une urgence sociale. Qu'attendez-vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.