Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mardi 9 février 2021 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Si nous sommes si nombreux à vous interroger sur la question des intermittents et intermittentes de l'emploi, c'est certainement parce que le fait qu'ils soient les grands oubliés des mesures d'urgence constitue une injustice, par-delà les clivages partisans qui nous animent souvent. Nous avons collectivement accordé une année blanche aux intermittents du spectacle. Cela était nécessaire. Pourquoi ne pas l'accorder aux autres salariés intermittents, alors qu'ils ne peuvent pas travailler ? Ils se ressentent comme des non‑essentiels parmi les non-essentiels. Vous avez accordé, parce que cela est le fruit de cotisations, 84 % du salaire via le chômage partiel aux travailleurs en CDI. Ne pourrait-on pas indemniser les salariés intermittents de l'emploi grâce à une aide équivalente, comme le suggèrent des propositions de loi venant de parlementaires de votre majorité ? Toutefois, la majorité a refusé d'examiner la proposition de loi de Jean-François Mbaye. Complétée par des amendements venant de tous les bancs, celle-ci aurait pu constituer une solution.

Nous ne pouvons pas répondre à ces millions de salariés dont l'emploi est par nature intermittent, ou à ces millions de chômeurs incités depuis des décennies à accepter n'importe quel petit boulot à cause d'un déni de droit à l'assurance chômage. Nous courons le risque d'une détresse et d'une pauvreté encore plus grandes dans notre pays. Vous dites vouloir limiter les contrats courts. Cependant, nous devons aider ces personnes pour qui l'idée des contrats courts est la norme – et je ne parle pas de ceux qui subissent la précarité. Un guide‑conférencier et une guide-conférencière ne seront jamais embauchés en CDI ; vous ne pouvez pas leur offrir cet horizon ! Si vous ne répondez pas par des mesures spécifiques, vous les plongez dans l'ubérisation, qui sera leur seul horizon.

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