Cette sélection existe déjà. Avant l'examen de ce projet de loi, j'ai organisé, dans ma circonscription, des sortes de réunions Tupperware où les étudiants m'ont dit ce qu'ils pensaient de cette éventuelle sélection et comment ils vivaient au quotidien. Évidemment, il y a plusieurs motifs d'insatisfaction.
Ainsi, Alexandre, en licence d'histoire, nourrissait son rêve de gosse : devenir archéologue. Il pouvait accéder à un master professionnel dans ce domaine et réaliser son rêve. Mais il avait à faire deux stages de trois mois, non rémunérés, alors qu'il avait déjà six mois de prêt. Il travaillait à l'époque chez Brico Dépôt et chez Gaumont. Pour partir en stage, il aurait dû abandonner ces deux emplois ou prendre un autre crédit. Il n'a pas voulu le faire : il a abandonné son rêve et a commencé à travailler chez Médiamétrie. Ce n'est pas bon pour lui, mais pas non plus pour la collectivité, qui a besoin de niveaux de formation plus élevés !
Je pourrais également citer l'exemple de Wendy, qui a perdu sa bourse et ne sait plus comment continuer ses études, ou celui d'une autre étudiante qui avait déjà 25 000 euros de crédits à rembourser, ce qui suscitait de grandes inquiétudes.
Parmi ces jeunes, celui qui a réussi à trouver sa voie était le boursier, à l'échelon le plus élevé, éligible à toutes les allocations, notamment l'aide personnalisée au logement. Ainsi, il a eu le temps de choisir tranquillement sa voie. Je pense que le revenu de formation ne devrait pas être un droit réservé aux plus pauvres. Il devrait être étendu à tous les jeunes, car il permet de se libérer de la contrainte économique et financière et de choisir sa voie le plus calmement possible.
J'ai eu la chance, dans mon existence, de pouvoir…