Le numérique constitue un atout majeur, au regard des problématiques de santé qui sont les nôtres. Aussi, j'aimerais revenir sur les propos d'un de mes collègues qui évoquait les difficultés rencontrées par une fraction de la population qui ne dispose pas d'outils ou pas d'un accès à internet, ou encore, qui ne maîtrise pas l'utilisation de ces outils. Je pense particulièrement au milieu rural ou aux populations précaires. Ceci est source d'énormes inégalités par rapport à l'accès aux soins. Nous le constatons chaque jour puisque dans nos permanences, au regard des difficultés rencontrées par ces mêmes personnes, notamment des personnes âgées pour la prise de rendez-vous en ligne pour la vaccination contre la covid.
La téléconsultation est la télé‑expertise sont des atouts et des outils majeurs. Des expérimentations ont été autorisées par les ARS pour développer la télémédecine, mais aussi la téléconsultation au sein des officines. J'en parle d'autant plus aisément que ceci est le cas dans ma circonscription. Les retours sont extrêmement positifs, ce qui s'explique aisément par le fait que les patients connaissent très bien leurs pharmaciens et ont l'habitude de fréquenter régulièrement leurs officines pour les médicaments. Il n'y a donc pas de crainte, pas de défiance vis-à-vis des actes de télémédecine, de téléconsultation ou de télé‑expertise. Ces nouvelles pratiques semblent tout à fait pertinentes pour pallier l'inégalité d'accès aux soins, en particulier dans les territoires ruraux, du fait de nombreux déserts médicaux, tant concernant les médecins généralistes que les médecins spécialistes. Ces pratiques peuvent aussi constituer une solution par rapport aux problématiques de transport, puisque l'accès au premier dermatologue peut nécessiter de parcourir plus de 100 kilomètres. Ceci présente également l'avantage de disposer d'un cadre, d'une régulation, d'une traçabilité de ces actes et de leur intégration dans le nouveau parcours de soin. Comme cela l'a déjà été évoqué, je pense que nous avons l'obligation de définir un véritable aménagement du territoire en matière de télémédecine. La France compte 22 000 officines : aussi, pourquoi le développement de ce modèle n'est-il pas vivement encouragé ?