Intervention de Marie Tamarelle-Verhaeghe

Réunion du mercredi 3 mars 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

En tant que nouvelle référente de votre agence pour notre commission, j'espère avoir le plaisir de vous rencontrer bientôt au sein même de votre maison. Avant cela, je tiens à saluer le travail de Santé publique France et de ses 600 agents, mis à l'honneur en cette période critique.

La création et le développement de SPF depuis 2016 répondent à nos aspirations en matière de prévention et de promotion de la santé, grâce à la transversalité de son expertise, transversalité qui fait encore aujourd'hui défaut à nombre de nos politiques de prévention.

La crise liée au Covid-19 a montré à quel point nous avions besoin d'un schéma d'intervention rapide et de moyens pour le mettre en œuvre, si nous voulons progresser dans le domaine de la prévention.

Les Français connaissent à présent Santé publique France, principalement au travers des chiffres que cette agence publie quotidiennement et de ses campagnes de communication sur les comportements à adopter, c'est-à-dire pour ses missions de surveillance et ses actions de prévention.

Concrètement, en matière de prévention, comment et quand travaillez-vous avec le ministère des Solidarités et de la Santé et le service d'information du Gouvernement ? Pourriez-vous nous expliquer de quelle façon vous travaillez avec les experts du secteur privé qui sont missionnés par le Gouvernement, comme la BVA Nudge Unit ? Plus globalement, quel regard critique posez-vous sur le nuage d'institutions et de dispositifs créés depuis mars 2020 ? Qu'en est-il de votre expertise par rapport à la multiplicité des acteurs impliqués ? Comment analysez-vous le retentissement sur la confiance des citoyens que la cacophonie de ce nuage de dispositifs pourrait laisser pressentir ?

Enfin, je mène avec mon collègue Régis Juanico une mission sur la politique de prévention. Nous aurons certainement l'occasion de vous auditionner, mais nous venons déjà de faire un point d'étape avec la Cour des comptes qui réinterroge les conséquences de la pandémie sur les activités de prévention.

La crise a bien démontré de lourdes difficultés en termes de réactivité, d'anticipation et d'acculturation. Il nous faut une politique de prévention plus affirmée, plus efficiente et plus efficace. Plusieurs points interpellent : les confinements ont pu accroître certaines addictions qui trouvent leur origine dans l'isolement ou le stress. La Cour nous informe qu'un quart des Français déclaraient avoir augmenté leur consommation d'alcool. Cette augmentation des facteurs de risque pourrait accroître l'incidence des maladies chroniques dans les années à venir. Disposez-vous de données complémentaires ou plus récentes à ce propos ? Travaillez-vous sur ce sujet ? Il m'a semblé que oui.

Enfin, concernant la différenciation et la déprogrammation des soins, les confinements ont pu amplifier le renoncement aux soins liés à des retards de dépistage, n'ayant probablement pas été comblés dans les mois suivant les déconfinements. Disposez‑vous de données à ce sujet ? En tout état de cause, tant les effets des pathologies chroniques sur la mortalité durant cette crise que l'organisation difficile des acteurs de la prévention, notamment auprès des enfants et des jeunes, soulignent la nécessité d'agir. Ce pourquoi nous comptons sur vous.

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