Intervention de Marc Delatte

Réunion du mercredi 3 mars 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

On dit toujours que les crises passées instruisent les crises futures. Cela s'est vérifié en Asie où, depuis le SRAS, l'on semblait mieux préparé aux épidémies. En Europe, malgré la forte canicule et le virus H1N1 qui nous ont frappés, l'impression persiste que nous sommes en retard d'un métro. Pourtant, nous nous sommes donné les moyens de lutter contre la pandémie, par les confinements et la stratégie éthique de la vaccination. Je m'interroge cependant sur la pertinence de la stratégie « zéro Covid », puisque, ces jours-ci, avec 20 000 nouveaux cas quotidiens en France en moyenne, nous sommes loin des taux de contamination de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie ou du Japon. Le taux de reproduction du virus en France tourne autour de 1 contre 0,6 au Portugal.

En tout cas, vous avez tout à fait raison : il faut axer nos efforts sur les variants d'intérêt, notamment le sud-africain, à l'aide des enquêtes flash et des tests PCR de criblage, pour, non pas arrêter la vague, mais la ralentir tout en concentrant nos efforts sur les vaccins.

Associer des pharmaciens et des médecins généralistes déjà débordés aux efforts de vaccination ne permettra pas forcément de toucher le plus grand nombre. La population se demande non sans crainte comment elle passera l'été.

Vu les chiffres publiés par SPF, que nous suivons tous de près comme un bulletin météo, il faut s'attendre à une recrudescence de l'épidémie chez les jeunes. Comment y fera‑t‑on face – alors même que certains problèmes d'approvisionnement commencent à se résorber ?

Ma question s'apparente en fin de compte à une critique de la stratégie suivie en matière de santé publique, dans sa gouvernance même. D'importants moyens lui ont pourtant été consacrés depuis de nombreuses années. Au départ, les équipes n'étaient pas toujours suffisamment formées ou nombreuses, et les tests prenaient du temps. La situation qui fait l'objet de ma critique date déjà de plusieurs dizaines d'années.

Comment l'action de SPF s'inscrit-elle dans une stratégie continentale, dans l'Europe de l'espace Schengen, alors que le virus ne connaît pas de frontières ? Nous l'avons vu lorsque des problèmes ont surgi entre France et Allemagne. Travaillez-vous en synergie avec vos collègues européens ?

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