Intervention de Anthony Streicher

Réunion du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Commission des affaires sociales

Anthony Streicher, président de l'association GSC :

Les chiffres que je donne sont issus des baromètres et enquêtes que nous avons menés en partenariat avec l'Ifop. Ils datent de juin 2019. Les experts‑comptables, les commissaires aux comptes et tout l'écosystème sont essentiels dans l'accompagnement.

Je suis désolé, monsieur Canesi, je n'ai rien contre l'Ordre des experts‑comptables, mais nous devons aller de l'avant et c'est en disant les choses que l'on progresse. Selon ce sondage fondé sur les questions que nous avons posées à la sortie du tribunal de commerce à des chefs d'entreprise, certains en difficulté et d'autres non, six fois sur dix, ils déclarent n'avoir reçu aucune information sur les solutions disponibles. Ce sont des faits. Peut-être votre cabinet le dit‑il, mais vous avez un rôle primordial. Dans 74 % des cas, ces mêmes chefs d'entreprise estiment que le rôle des experts‑comptables est de les accompagner. Ils soulignent tous l'importance de l'Ordre des experts‑comptables et de leur parole.

Nous ne sommes plus dans la génération d'il y a vingt ou trente ans, où le fait de faillir représentait une faute. Le chef d'entreprise est dans une aventure entrepreneuriale fantastique, mais dangereuse. En quoi le fait de le dire est-il un mal ? En quoi le fait de dire qu'une entreprise entre dans un milieu hostile et qu'il faut assurer le risque est-il un mal ? Pour un bon chef d'entreprise, évaluer et essayer d'anticiper le risque est bien souvent positif.

Un chef d'entreprise est comme un navigateur au long cours. Il a une idée, il construit un bateau, il monte dessus et part en pleine mer. Nous avons environ 3 millions de Kevin Escoffier qui partent en haute mer. Ils embarquent parfois des équipiers et font grandir leur bateau pour aller dans l'aventure. Or, Kevin Escoffier avait un radeau de survie, une balise de détresse et il a été secouru. Il n'avait pourtant pas prévu que son bateau se disloque. Il était là pour gagner.

Aujourd'hui, un chef d'entreprise peut choisir de ne pas s'assurer, mais selon nos enquêtes, l'information n'est pas donnée de façon systématique et régulière. Les chefs d'entreprise attendent pourtant beaucoup du rôle de conseil des experts‑comptables, des commissaires aux comptes, de l'ensemble de l'écosystème. Vous avez une parole et un rôle fantastique auprès des chefs d'entreprise, monsieur le président de l'Ordre des experts‑comptables, mais nous ne sommes pas encore au niveau. Il faudra forcer fortement sur la communication.

Par ailleurs, le produit assurantiel est accessible, mais il ne peut être souscrit quand la personne est déjà à la limite du dépôt de bilan. Il faut anticiper et s'inscrire en bonne santé. De nombreuses associations sont présentes pour aider un chef d'entreprise en difficulté. Nous orientons vers toutes les formations et actions ad hoc qui se déroulent avant la liquidation. Nous incitons les chefs d'entreprise à intervenir en amont, à solliciter le tribunal de commerce dès leurs premières difficultés afin de mettre en œuvre un plan de continuation et se sauver. Nous ne pouvons pas prendre la place des tribunaux de commerce ni proposer un service assurantiel quand l'entreprise est déjà en difficulté.

En 2020, les différents régimes assurantiels qui existent sur la protection du chef d'entreprise ont continué à accepter des dossiers. Le taux a été de 64 % d'acceptation. Nous ne rejetons pas les dossiers, mais la règle est d'être en bonne santé économique au démarrage.

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