Je suis désolé de mon côté viscéral. Je suis chef d'entreprise et j'ai parfois du mal à ne pas réagir.
Nous partageons tous le constat que l'ATI a raté sa cible. De plus, les garde-fous prévus sont dangereux, car ils excluent ceux qui ont réellement besoin de l'allocation. En revanche, je persiste : il faut systématiser l'information, la flécher, expliquer les risques et les solutions. Le chef d'entreprise doit la recevoir en amont, avant d'être en difficulté.
Dirigeant est un métier qui s'apprend. L'erreur fait partie de la vie entrepreneuriale. Il faut tirer les enseignements d'un échec pour rebondir et mieux réussir demain. Un entrepreneur est un équilibre entre 60 % de réussite et 40 % d'échec. La société a changé. Les hommes et les femmes cherchent à mieux comprendre et à anticiper les risques. Il est donc important que l'ATI soit temporairement mieux ciblée et accentuée pour aider ceux qui vont défaillir afin qu'ils rebondissent, l'ADN d'un chef d'entreprise étant de recréer autre chose.
L'ATI n'a pas vocation à être une assurance universelle pour les chefs d'entreprise. Elle n'atteint pas ceux qui arrêtent leur entreprise en amont pour ne pas créer de dettes. Nous travaillons avec les experts‑comptables pour prouver qu'il s'agit d'un réel arrêt pour contrainte économique et non de détourner ou de profiter de la loi.
Nous n'avons pas de demande de financement supplémentaire, mais les aides devraient être mieux organisées. Il faudrait notamment créer de réelles synergies, beaucoup plus automatiques, sur l'envoi des informations des tribunaux ou des experts‑comptables directement à Pôle emploi et à l'Unédic par exemple, pour que l'ATI soit plus efficace, sans avoir à construire un nouveau dossier. Comment se fait-il qu'à l'ère du digital, un chef d'entreprise doive encore monter un dossier papier ? Nous sommes à deux vitesses.