J'aurai d'abord une pensée pour Paulette Guinchard, qui vient de nous quitter. Je salue l'engagement de sa vie, ayant abouti à la création de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et permis à nos concitoyens âgés en perte d'autonomie d'aborder la dernière partie de leur vie dans la dignité.
Je ne sais si nous aurons l'occasion d'examiner la loi sur le grand âge et l'autonomie lors de cette législature mais je l'espère.
Nos aînés payent un lourd tribut à cette crise sanitaire, inhumaine pour eux. Quelle place souhaitons-nous leur donner dans notre société ? Les considérons-nous comme des citoyens à part entière ? Nous avions fourni un début de réponse positive à ces questions avec la loi d'adaptation de notre société au vieillissement.
Cette crise du Covid devient traumatique pour les familles. J'ai interrogé Olivier Véran en séance sur l'inhumanité des protocoles de visites aux malades hospitalisés. Je rends à nouveau hommage au combat de Stéphanie Bataille soulignant combien le coronavirus n'a fait qu'éclairer nos manquements.
Un protocole de recommandations en vue d'alléger les restrictions sanitaires a été envoyé aux directeurs d'EHPAD. Il indique que seuls les résidents ayant reçu leurs deux doses de vaccin pourront sortir le temps d'une journée en famille, quatorze jours après la seconde injection. Une telle mesure reste encore trop contraignante, car en réalité, depuis un an, ils ont été isolés mais pas toujours protégés. Je regrette de le dire aussi crûment. Sans vouloir vous en rendre responsable, je le vis ainsi au quotidien à titre personnel et en tant qu'élue.
Ce protocole, du fait de son caractère attentatoire aux libertés publiques, ne semble pas compatible avec l'esprit de la décision du Conseil d'État. Il ne fait pas l'unanimité auprès des directeurs d'EHPAD.
Vous avez annoncé hier soir la rédaction d'un nouveau protocole. Comment organiserez-vous la cohabitation en EHPAD des résidents vaccinés et non vaccinés ?