Je partage vos arguments juridiques. Sur le fond, pénaliser le consommateur n'est pas le bon chemin si nous voulons faire diminuer la consommation de ce produit, du moins éradiquer les usages les plus problématiques qui ont un impact sur la santé, c'est‑à‑dire les usages répétés, abondants et réguliers.
Quoi de mieux que de sensibiliser les vendeurs, la société, les établissements scolaires, dans le cas des mineurs, la MILDECA, les clubs de prévention et les services spécialisés avec les éducateurs de rue et les médiateurs de quartier dans celui des majeurs ? Des représentants de ces structures sont venus me voir, aucun policier ne l'a fait, comme si le seul problème était que les cartouches ne soient pas jetées à la poubelle, mais par terre, et que cela soit dangereux pour les cyclistes.
Si vous pensez qu'en envoyant un policier verbaliser le consommateur, nous allons régler le problème, vous vous trompez. Nous retomberons dans les mêmes difficultés qu'avec l'usage des stupéfiants, qui eux sont illégaux. Nous sommes les plus grands consommateurs de cannabis d'Europe en proportion de la population alors que nous avons la politique la plus répressive !
Je vous invite à jeter un œil aux travaux de la mission d'information commune sur la réglementation et l'impact des différents usages du cannabis. L'addictologie concerne de nombreux produits. S'il n'y avait que le protoxyde d'azote qu'on pouvait détourner dans le cadre d'un mésusage, ce serait simple, mais ce n'est pas le cas !