Intervention de Marc Delatte

Réunion du mardi 30 mars 2021 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Madame Casagrande, je pense que vous avez raison : les mots ont un sens dans le cadre d'un vocabulaire transversal. Je suis membre du CCNE et nos séances se transforment parfois un peu en séances de l'Académie française quant au juste mot.

Pour avoir travaillé en EHPAD dans la réserve sanitaire pendant la pandémie, j'ai pu voir que le système de soins est à bout de souffle. Au-delà de la maltraitance individuelle, il faut aussi voir les processus de maltraitance institutionnelle qui ne sont finalement pas intentionnels. Cela fait trente ans que nous n'avons pas donné suffisamment de moyens pour travailler dans de bonnes conditions. Je le sais bien en tant que médecin. Le plan Ségur tente d'y répondre mais recoudre ce qui a été décousu depuis trente ans n'est pas si simple.

Vous avez participé au rapport de Dominique Libault. Pour moi, la problématique est que, dans le cadre de la prévention des situations de maltraitance, il faut faire confiance au collectif et au personnel. Il faut aussi être en situation de discerner ces situations. Comme le dit Régis Aubry, un de mes collègues au CCNE, les situations de surmédicalisation sont aussi des mises en situation de vulnérabilité qui peuvent entraîner des pertes d'autonomie et l'augmentation de la dépendance.

Qu'en pensez-vous et comment intégrez-vous la prévention de la maltraitance dans l'apprentissage du « bien », même aux plus jeunes dès l'école primaire, sans tomber dans un manichéisme du bien et du mal ? Je pense que savoir discerner ces situations s'apprend tout au long de la vie.

Il arrive aussi que la bienveillance puisse basculer vers la maltraitance, par exemple pour les personnes en situation d'Alzheimer avec le défi de structures de répit. L'enfer est pavé de bonnes intentions ; nous pouvons être bienveillants et tomber dans ces situations de maltraitance sans nous en rendre vraiment compte. Comment développer la culture de prévention ?

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