Intervention de Caroline Janvier

Réunion du mercredi 31 mars 2021 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Janvier :

Le sujet que nous abordons fait écho à des expériences individuelles intimes, mais elles ne doivent pas justifier des choix aussi lourds, qui engagent l'ensemble de la société. Nous devons faire fi de nos expériences personnelles et nous placer derrière le voile d'ignorance suggéré par John Rawls pour déterminer l'intérêt général lorsque nous légiférons.

Si la société doit garantir le droit de chacun à la dignité, à l'autonomie et à la liberté, il ne faut pas oublier qu'elle n'est pas qu'une somme d'individus sans lien les uns avec les autres. Nos choix individuels ont un impact collectif et la société ne peut rester silencieuse sur la façon dont elle accompagne cette période qui rapprochera chacun de nous de la mort, et les situations qu'elle considère comme supportables ou insupportables, et finalement dignes ou non d'être vécues.

Monsieur le rapporteur, vous avez parlé de survie douloureuse. Je m'inquiète d'imaginer que la société puisse déterminer, même de façon implicite, que certaines situations ne méritent pas d'être vécues, et que la mort soit collectivement pensée comme la seule issue digne dans ces cas. C'est pourquoi je considère que le cadre fixé par la loi Claeys-Leonetti permet de répondre à un certain nombre de situations que nous savons incurables, et qu'aller plus loin serait faire un choix collectif dangereux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.