Notre débat évoque pour beaucoup d'entre nous des situations personnelles, intimes, qui suscitent l'émotion. En tant que parlementaires, nous devons nous hisser au-delà de ces situations pour prendre collectivement une décision qui nous engage.
Pour notre part, ce sujet nous tient à cœur depuis longtemps puisque ma camarade Martine Billard avait signé en 2009 une proposition de loi pour le droit à mourir dans la dignité. Je me réjouis que des années plus tard, Caroline Fiat ait pris le relais. Nous devons éviter les postures, la question n'est pas de savoir qui propose cette réforme, et par quelle procédure parlementaire.
Dans son histoire, l'humanité a franchi de nombreuses frontières. Elle a franchi la frontière du temps quand la transmission orale a été supplantée par l'écrit. Des aptitudes ont cessé d'être des destins quand nous avons conquis le droit à la contraception et à l'avortement.
La mort, c'est d'abord l'idée que l'on s'en fait. Il nous reste une ultime liberté à conquérir : décider de notre propre fin de vie. C'est l'aboutissement de l'émancipation : je décide par moi-même, d'un bout à l'autre de mon existence, et dans tous ses aspects. De plus en plus de Français choisissent chaque année de franchir les frontières pour décider de leur fin de vie. Pour moi, pour chacun d'entre nous et pour chacun des Français, je forme le vœu que nous puissions disposer de ce droit en France.