En 2012, Bernard Debré écrivait : « On invoque toujours le droit de mourir dans la dignité, mais on est digne quand ceux qui nous entourent, nous soignent, nous aident et nous accueillent décident que vous êtes digne par le regard qu'ils posent sur vous ou l'amour qu'ils vous portent. Au contraire, comment une loi sur l'euthanasie active ne serait pas ambiguë quand on connaît l'ambivalence même du mot dignité, ce sésame servi à tout va pour justifier qu'un jour ou l'autre, on puisse le plus légalement du monde pousser vers la sortie ceux qui ne s'y rendent pas assez vite. C'est une barrière invisible entre le fait de combattre la souffrance et le risque de mourir qui fait la grandeur et l'effroyable complexité de l'acte médical. La définition de cette barrière ne peut pas être confiée à la loi. »
J'ai été très troublée par ces propos, de l'homme politique et du médecin, mais finalement assez d'accord. À l'heure où notre pays consent d'immenses sacrifices pour sauver des vies, il me semble que les nouvelles dispositions que vous proposez bousculent tous les équilibres, notamment ceux qui ont été trouvés dans la loi Claeys-Leonetti. Cela ne me semble pas une bonne chose.