Je voudrais insister sur la position des professionnels des soins palliatifs, qui sont confrontés au quotidien à des personnes en fin de vie dont ils doivent prendre en charge les difficultés et les souffrances. Ils disent explicitement qu'il est hors de question que des décisions de ce type leur reviennent.
S'agissant des sondages, la part des Français se disant pour l'euthanasie passe de 97 % à 24 % selon la forme que prend la question posée. Au fond, les attentes sont liées à la souffrance en fin de vie. La question est-elle veut-on mourir ou simplement ne plus vivre l'extrême souffrance dans laquelle on peut être ?
C'est, me semble-t-il, à cette dernière question que nous devons répondre, d'une manière plus pertinente. L'absence d'accès à des soins palliatifs qui prennent bien en charge les souffrances n'a-t-elle pas un rôle déterminant dans le souhait d'une euthanasie ? On ne peut pas ne pas se poser cette question. L'accompagnement est-il suffisant, permet-il de bien prendre en compte la souffrance, pour que cela ne conditionne pas la demande d'une mort prématurée ?