J'ai l'impression que certains font semblant de découvrir ce sujet alors qu'il fait l'objet de travaux depuis des années et des années au sein de la communauté médicale mais aussi du côté des usagers, des associations de patients, de la société civile et de nos institutions. Des rapports ont été remis, des préconisations ont été faites, des témoignages ont été fournis, et beaucoup ont une expérience en la matière. Nos échanges ont lieu après des années de débat. Le législateur est en retard par rapport à ce qui se passe dans la société.
Je ne me résous pas à accepter l'argument selon lequel le serment d'Hippocrate serait transgressé. Chaque année, des professionnels de santé sont amenés à apporter une assistance médicale à mourir en dehors du champ légal. Allez donc leur dire qu'ils sont des clandestins qui trahissent leur engagement moral ! Pour ma part, je ne crois pas que ce soit le cas. Je trouve, en revanche, qu'il est insupportable de les abandonner et de fermer les yeux sur ce qui se passe. On doit offrir un cadre légal.
Le CESE, qui a été cité par M. Martin, relate des études d'opinion. Le CCNE le fait aussi depuis plus de quinze ans.
Enfin, on peut organiser des évaluations et renforcer les moyens mais cela n'enlève rien à la nécessité de traiter des situations qui durent depuis bien longtemps.