La loi donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie existe déjà : c'est la loi Claeys-Leonetti, votée à l'unanimité, je crois, en 2016, après plus d'un an de travaux. Elle autorise, par les directives anticipées – dont on a vu qu'elles étaient méconnues et très peu rédigées – la sédation profonde et continue jusqu'au décès. Tous les outils existent. Plutôt que de procéder aux modifications qui vous sont proposées aujourd'hui, l'urgence voudrait que l'on donne à cette loi les moyens d'être appliquée.
Cette proposition de loi consacre un droit nouveau, celui d'ôter la vie à autrui – à sa demande, certes. Modifiée et augmentée de plusieurs articles additionnels, elle entrera un peu plus dans l'intimité des familles, en introduisant, par exemple, une hiérarchisation des parents. Je le regrette et m'interroge sur cette société qui peut pousser ainsi l'individualisme à son paroxysme. J'espère que nous nous poserons collectivement cette question en séance et que le débat aura la même tenue.