Intervention de Josiane Corneloup

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 16h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosiane Corneloup :

Je m'associe à mes collègues pour saluer la qualité de ce rapport, sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et qui est très en phase avec l'actualité, dans un contexte d'allongement de la durée de vie.

Je retiens ce qui a été évoqué concernant l'accueil familial. J'ai participé à l'établissement de ce rapport avec Mme Mireille Robert. Nous avons constaté qu'il s'agissait d'un mode d'accueil extrêmement intéressant, permettant à la personne de participer aux tâches de la vie courante, en conservant des liens intergénérationnels. Ce mode d'accueil ne se développe cependant pas du tout, et régresse même plutôt. Nous avions identifié un certain nombre de freins, tenant au statut de gré à gré, à la difficulté de se faire remplacer, à l'impossibilité de bénéficier de l'allocation chômage, mais nous avions également noté la nécessité de le promouvoir, de sensibiliser les personnes. Même si ce mode d'accueil existe depuis trente ans, il est encore peu connu.

La MSA pourrait jouer un rôle majeur en matière de sensibilisation, de promotion, d'explication. Il me semble également qu'elle pourrait parfaitement répondre à une problématique que nous avions identifiée lors de l'audition d'accueillants familiaux, qui disent souvent être isolés, ne pas pouvoir partager avec d'autres. La MSA pourrait jouer ce rôle unificateur entre tous les accueillants familiaux, et faire également œuvre de médiation en cas de litige entre accueillant et accueilli. Nous avons longtemps cherché ce prestataire, ce partenaire qui pourrait exercer toutes ces missions ; je pense que la MSA est l'interlocuteur pertinent.

Je reviens sur les MARPA, que je connais bien. Ce sont des structures plus légères que les EHPAD, qui correspondent à des niveaux de dépendance moindres, et qui ont vraiment du sens, au même titre que les petites unités de vie. Nous en manquons cruellement, et l'allongement de la durée de vie rend essentiel l'existence de structures d'accueil répondant à chaque âge de la vie et à chaque niveau de dépendance. Je suis donc extrêmement favorable à leur développement. Elles sont moins médicalisées, mais aussi moins coûteuses, et plus en adéquation avec les ressources des personnes, en particulier dans nos territoires ruraux. Je milite pour qu'elles se développent ; pour qu'elles voient le jour, une aide majeure à l'investissement est nécessaire, ce qui implique qu'une véritable volonté nationale se mette en œuvre.

Si effectivement les MARPA se développaient de façon importante, nous pourrions en outre évoquer une mutualisation des salariés avec le domicile, les services d'aide à domicile éprouvant actuellement de grandes difficultés de recrutement. Cette mutualisation pourrait être extrêmement intéressante, au même titre que celle existant entre praticiens hospitaliers et libéraux.

Enfin, je voudrais soumettre une proposition à notre collègue. Ce dont nous manquons cruellement aujourd'hui, et que la MSA pourrait développer, ce sont des structures de répit pour des enfants qui sont aujourd'hui accueillis dans des instituts médico-éducatifs (IME) ou gardés à domicile, mais qui ont besoin de structures d'accueil lorsque les premiers sont fermés, ou pendant les périodes de vacances. Nous n'attendons pas de centres de loisirs, car ce sont des enfants qui portent la plupart du temps des handicaps sévères, et qui ne trouvent aujourd'hui aucune structure de répit pendant les week-ends ou les vacances. La MSA pourrait également jouer ce rôle.

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