Intervention de Pierre Dharréville

Réunion du mercredi 5 mai 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Les inégalités dans le monde du travail demeurent criantes : une femme gagne en moyenne 25 % de moins qu'un homme ; à contrat, diplômes, expérience et responsabilités égaux, une femme gagne en moyenne 10 % de moins qu'un homme ; 82 % des salariés à temps partiel et les deux tiers des travailleurs pauvres sont des femmes.

Ces dernières années, pas moins de huit lois spécifiques ont été votées. La législation n'en demeure pas moins faible à l'égard des employeurs, car elle n'ose pas remettre en cause le libéralisme et son fondement inégalitaire. Si l'ouverture de négociations en matière d'égalité professionnelle est obligatoire dans les entreprises, sous peine de sanctions, il n'y a d'obligation ni de conclure un accord ni d'obtenir des résultats.

Le combat en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes doit être mené avec davantage de volonté politique. Hélas, cette proposition de loi, si elle traduit de bonnes intentions, n'élargit pas véritablement la palette. Nous soutiendrons malgré tout l'essentiel de ses dispositions, et je salue l'engagement de notre rapporteure dans cette cause. Il n'en demeure pas moins qu'aucune contrainte nouvelle n'est réellement imposée aux entreprises : la seule obligation concerne l'information.

La crise a révélé, si tant est qu'il en soit besoin, que nombre de métiers peu reconnus étaient massivement exercés par des femmes. Il s'agit souvent des métiers de première nécessité, à forte dimension sociale, qui sont aussi les plus précaires en termes de conditions de travail et de rémunération : santé, médico-social, grande distribution, propreté, aide à domicile et enseignement. Notre société reconnaît bien mal les métiers, les qualifications et le travail, et encore moins quand il s'agit des femmes. Agir pour l'égalité professionnelle implique donc la revalorisation de toutes ces professions.

L'État doit donner l'exemple, envoyer une impulsion. Il faut encadrer le recours au temps partiel, qui reste le premier facteur des inégalités salariales et la forme de sous-emploi la plus courante – et il continue à augmenter. Certaines entreprises en ont fait un mode ordinaire de gestion. Le temps partiel subi concerne 32 % des femmes à temps partiel et près de 10 % des travailleuses. Il faudrait également en finir avec la baisse des moyens alloués à l'inspection du travail.

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