Par l'amendement AS156, nous souhaitons appeler l'attention sur le problème du nombre de places en crèche pour la petite enfance. L'article 4 prévoit de réserver des places en crèches aux familles monoparentales bénéficiaires de l'allocation de soutien familial. Or c'est le nombre de places en crèche qui pose problème ainsi que leur répartition dans le territoire. Aujourd'hui, on ne dénombre que 145 000 places en crèche chaque année. Autrement dit, seul un enfant sur huit peut y être accueilli. L'insuffisance du nombre de places engendre des problèmes de mode de garde pour de nombreux parents, ce qui accroît les inégalités entre les sexes.
J'en profite pour dire un mot de la gestion de la vie de famille et de la vie professionnelle. Les mères étant plus nombreuses que les pères à demander un congé parental, j'ai proposé de créer un congé familial partageable entre les deux parents. Hélas, cet amendement a été déclaré irrecevable alors que la réforme des modes de garde est un vrai sujet. Les mères souhaitent s'investir davantage dans leur vie professionnelle et les pères, dans l'éducation de leur enfant et la cellule familiale. De même, la désertification des services de la petite enfance au sein de certains territoires est un fléau contre lequel nous devons lutter.
Quant à l'amendement AS157, il vise à appeler l'attention sur l'opportunité, pour les entreprises, de proposer des places de crèches à leurs salariés. Le dispositif existe mais il reste méconnu alors qu'il serait gagnant-gagnant : en réservant des places en crèches pour ses salariés, l'entreprise leur permettrait de se rendre au travail plus sereinement, d'autant plus que les crèches sont souvent situées à proximité du lieu de travail. L'entreprise fidéliserait ainsi le salarié bénéficiaire et se prémunirait contre d'éventuelles absences liées au mode de garde. Pour dynamiser ce dispositif et inciter les entreprises à y recourir, il conviendrait de le rendre incitatif.