Je tiens d'abord à saluer la qualité du travail que les services statistiques ministériels conduisent depuis le début de la crise sanitaire sous le contrôle de l'ASP. Je crois pouvoir dire que tous nos concitoyens sont maintenant très attachés à ces chiffres régulièrement donnés et y prêtent une attention toute particulière.
La capacité à produire une information pertinente, objective et quotidiennement mise à jour s'est révélée particulièrement précieuse pour mieux apprécier la situation et guider les décisions que le Gouvernement et le législateur ont été amenés à prendre. Les statistiques de santé ont rarement fait l'objet d'autant d'intérêt, de commentaires et d'interprétations.
À l'heure où la parole officielle est sans cesse relativisée, nous pouvons nous réjouir de disposer d'un juge de paix impartial pour trancher la bataille des chiffres. Transparence, indépendance et respect de la déontologie sont des principes cardinaux pour assurer la confiance de nos concitoyens dans la statistique publique. L'Autorité y veille et sa mission est plus que jamais nécessaire.
Cette situation de crise sanitaire a aussi mis en lumière les enjeux spécifiques à la production de statistiques de santé. Comme pour les indicateurs économiques, un besoin d'une comparaison internationale des indicateurs sanitaires s'est rapidement fait jour. Je pense par exemple aux comparaisons du nombre de personnes décédées, du nombre de tests réalisés ou du nombre d'injections de vaccins. Pouvez-vous nous indiquer si un cadre méthodologique partagé encadre la production des statistiques sanitaires, ne serait-ce qu'au niveau européen ? Par exemple, la prise en compte ou non des personnes décédées au domicile ou en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) peut changer sensiblement la donne et biaiser les comparaisons internationales.
Pouvez-vous nous indiquer si votre Autorité travaille avec les « GAFA », comme Google, qui a construit des indicateurs permettant de suivre au jour le jour les chiffres de l'épidémie ? Comment veiller à une bonne exploitation de la statistique publique par ces plateformes ?