Je vous remercie pour vos interventions mais votre présentation est restée profondément technique alors que nous avons affaire à de l'humain et strictement rien d'autre. L'évaluation consiste également en la mesure de l'efficience et de l'accessibilité aux populations des dispositifs qui leur sont proposés. À l'heure où les Français expriment de façon de plus en plus importante leur désarroi devant la charge mentale administrative, nos rapporteurs ont successivement souligné la complexité pour les administrés d'appréhender et d'accéder aux prestations sociales.
Je souhaite vous interroger sur la cinquième branche. D'après les dernières évaluations de l'Institut national de la statistique et des études économiques, la population des personnes en perte d'autonomie devrait passer de 2,5 millions à 4 millions d'ici l'horizon 2050. Forts de ce constat, les députés ont récemment modifié l'architecture de la sécurité sociale pour y adjoindre la cinquième branche, couvrant le risque de perte d'autonomie. Pour faire face à cette profonde transformation démographique de notre société, nous devons porter un autre regard sur la vieillesse comme l'ont souligné dans leurs rapports respectifs Dominique Libault et Audrey Dufeu.
Parallèlement, la crise sanitaire de la covid‑19 a profondément affecté nos équilibres. Dès lors, cette crise doit être considérée comme une opportunité de redonner un second souffle à ces secteurs en sortant des cadres et des modèles traditionnels, qui deviennent obsolètes. Elle constitue une opportunité d'innover, de réinventer, de nous réinterroger et de nous remettre en question.
Ce changement de paradigme dans la prise en charge de nos aînés doit passer par la redéfinition du pacte intergénérationnel. Alors que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, toute une génération voit augmenter son espérance de vie et son espérance de vie en bonne santé, il est urgent, pour répondre au défi de la solidarité, de réfléchir à une nouvelle prise en charge de ces personnes âgées. Nous devons adopter une approche qui permettrait de nous remettre en lien les uns avec les autres et de prendre en considération les atouts indéniables que cette tranche d'âge peut apporter à la société. S'appuyer les uns sur les autres, c'est ce qui nous a tant manqué pendant cette crise. Nous devons nous en inspirer et également éviter, lors de la création de cette cinquième branche, les écueils de la complexité des autres branches.
J'aimerais savoir quelles leçons ont été tirées de la crise sanitaire et quels sont les nouveaux modes de fonctionnement innovants et inédits identifiés pour recréer ce lien délité entre les générations afin d'offrir, au travers de nos organismes et de la création de cette cinquième branche, la structure d'une véritable solidarité transgénérationnelle.