On vient vous parler d'amour ce matin. Dans tous les témoignages que j'ai reçus, c'est ce qui revient : être handicapé n'est déjà pas facile, et c'est encore plus compliqué d'avoir une vie active ; mais si, en plus, s'y ajoutent des soucis financiers et que l'on a le sentiment – justifié – de vivre aux crochets de son conjoint auquel on demande déjà des efforts ou qu'il faut tricher pour se maintenir dans deux domiciles différents sans s'établir vraiment avec son partenaire, tout cela conduit à des cassures dans le couple ou à un sentiment d'humiliation. La demande d'individualisation est récurrente. Cette allocation est un droit individuel, qui ne dépend pas de la situation de la famille.
Les Marcheurs, qui sont mal à l'aise avec cette question, nous ont donné des tas d'excuses : la question est bonne, mais elle n'est pas posée au bon moment ; certaines propositions relèvent du projet de loi de finances ; les mesures arrivent de manière précipitée ; dans les prochains mois, le sujet sera traité de manière globale, dans le projet de loi Grand âge. Finalement, c'est le Sénat, avec la droite, qui a repris la main et qui, de manière transpartisane, avec Libertés et Territoires et les communistes, parvient à proposer quelque chose. J'attendais votre parole ce matin. Je venais pour voter une mesure consensuelle, avec la fierté d'avoir, pour une fois dans cette assemblée, participé à une avancée.
Or à quoi assistons-nous ? À la poursuite de l'obstruction sous de nouveaux visages ! Avec une mine hypocrite, on dépose des amendements dont on sait qu'ils vont imposer de recommencer tout le circuit et qu'il faudra des mois et des années avant d'en voir la fin. C'est de l'obstruction, alors que, pour une fois, il était possible, avec la droite, la gauche et le centre, d'aller vers une mesure progressiste et consensuelle en faveur du handicap.