Nous ne pouvons pas assumer plus longtemps cette situation, vécue comme une injustice par beaucoup de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Nous ne pouvons pas altérer et entraver plus longtemps le droit de vivre en couple pour les personnes en situation de handicap. C'est pourquoi nous devons établir le droit à une prestation pleine et entière. Cette prestation est attachée à la reconnaissance du handicap, lequel ne disparaît pas quand on vit en couple. Ne pas y venir, ce serait créer une situation de dépendance financière et la justifier au lieu de soutenir l'autonomie. La protection sociale ne doit pas être conçue comme une bouée de secours. Je vois bien que, dans les réflexions de la majorité, il y a d'autres projets en perspective, qui viennent sans doute conditionner les positionnements.
Cette proposition de loi rassemble, à mon sens. Elle rassemble d'abord largement des femmes et des hommes, des organisations, des associations, qui se mobilisent depuis longtemps – nous ne parlons pas de quelques heures de débat. Dès 2017, Marie‑George Buffet avait déposé un texte. Cela fait quelque temps que nous en débattons. Nous n'agissons pas à la va‑vite. Nous avons entre les mains la possibilité d'une adoption définitive. On ne comprendrait pas que nous ne nous en saisissions pas.