Le premier enjeu est le niveau de ressources de la famille. Il existe effectivement des situations de handicap qui fragilisent toute la cellule familiale, contrainte à vivre de revenus minimes par l'application du plafond et la dégressivité très rapide qu'elle entraîne. Il faut résoudre ce problème.
Nous sommes tout à fait favorables à ce que l'on retravaille sur le plafond : si la mesure peut toucher les classes moyennes, cela nous ira très bien. En revanche, procéder à l'individualisation pour mettre fin au « prix de l'amour » conduirait par exemple à verser l'AAH au mari de Mme Bettencourt : serait-ce bien normal ?
M. Touraine a évoqué une fiscalisation de l'ensemble des revenus du foyer. Je suis personnellement tout à fait favorable à ce que nous étudiions une telle possibilité. Mais la déconjugalisation, actuellement, reviendrait à leurrer un peu tout le monde : on mettrait fin au « prix de l'amour », mais pas au-delà de 19 000 euros de revenus par an ! La question, pour nous, n'est pas le « prix de l'amour », mais l'existence de revenus permettant de vivre décemment.