Sans passion – même si les prises de parole passionnées sont tout à fait compréhensibles –, j'aimerais rappeler quelques points.
On a tendance à confondre l'AAH et la PCH. L'AAH est une prestation sociale. Le modèle français est un modèle de solidarité nationale, familiale, conjugale.
On nous donne beaucoup de leçons, mais si, comme le dit M. Ruffin, tout le monde est pour sauf La République en Marche, bon sang, pourquoi est-ce que cela n'a pas été fait avant ? La majorité présidentielle a augmenté le montant de l'AAH de 100 euros par mois dès le début du quinquennat. La majorité présidentielle permet, par l'amendement ici proposé, de faire un pas énorme pour les personnes concernées qui sont en couple et qui vont gagner en pouvoir d'achat – 120 000 des 150 000 couples où le bénéficiaire de l'AAH ne travaille pas sont concernés –, un pas énorme pour la justice sociale.
Selon M. Ruffin, déconjugaliser l'AAH serait un progrès. Mais ce serait favoriser les plus aisés ! C'est profondément antiredistributif !
Ce que proposent les amendements va dans le bon sens, c'est une avancée sociale et un moyen d'aller assez vite puisque le Sénat pourra reprendre le texte à l'automne et – je n'en doute pas – le voter. De toute façon, monsieur Ruffin, cher collègue, le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) nous permettront d'en rediscuter.